Là où je vous parle de mes ancêtres... et de mon père aussi


Ca, c'est les plus vieux ancêtres de ma famille que j'ai pu retrouver en ligne.

Oui, je sais, ça se voit pas trop comme ça, mais je suis sure qu'on avait le même nez avec la bosse au milieu et des doigts de pieds grecs. 
Si si, ces deux tares particularités me viennent de mon père. Donc de ces deux cocos là, dont le mariage a été célébré un beau jour venteux mais ensoleillé de novembre 1690 (non, je n'invente pas, je crée un contexte, rien à voir !).

Voilà, je suis démasquée : je fais de la généalogie. Une lubie qui nous a pris, mes parents et moi, en 2005. Qui a duré environ une semaine. Passée intensivement le nez dans les microfilms des archives départementales du Limousin, à manger entre midi et deux les kinder du distributeur d'à côté pour pas laisser sa place. Convoitée. Pas touche à mon pupitre, sal*pe !

Dans la famille de mon père, il y avait un Erhmann. Nom de famille, hein, pas prénom. Pas vraiment commun en Limousin, surtout avec ce "h" en plein milieu. Facile à remonter pour une nouvelle pro comme moi.
Sauf que... sauf que, au bout d'un moment, j'ai fini par trouver dans l'acte de décès d'un de mes valeureux ancêtres Erhmann, Antoine, de son prénom, qu'il était né dans un petit patelin d'Alsace. Larmes, embrassades, joie d'avoir enfin compris l'origine de ce nom si spécial. Fin des recherches.

Sept ans plus tard, les choses ont évolué (sauf en Limousin) et les archives départementales sont désormais en ligne sur internet. Gratuites et tout. Pas besoin de se déplacer jusqu'en Alsace.

Depuis 2 semaines, je m'y suis remise. A fond. 
Les patelins d'Alsace n'ont plus de secrets pour moi. 
De 1850, je suis remontée suant sang et eau, après moult traductions latin-français, dialecte-allemand--français, écriture-de-cochon--français, arrachage de cheveux, remplissage de cahier d'hypothétiques dates, consultations de forums de généalogie, bref, je suis remontée, disais-je, jusqu'à 1690. Lundi dernier.
Le maximum. Les archives se terminent (commencent ?!) en 1685. Finito.

De joie (tristesse aussi), j'envoie l'acte ultime de mariage de ce Erhmann qui au fil des ans a changé d'orthographe, mais c'est une chose banale et certainement pas la pire modification de noms de mes ancêtres...

Vous vous demandez où je veux en venir ? 

Et bien, ce soir, j'ai eu mon père sur Skype. La première chose qu'il m'a dite, c'est : "ah non, mais tu es vraiment sure que ce sont les bons ? Non parce que Gangolf, c'est pas un prénom, ça. Et puis Erhmann, ça s'écrit avec un "h" et 2 "n". Tu t'es trompée."

Voilà.
Ca, c'est mon père.
Avec lui, j'ai toujours l'impression d'être nulle. 
Toujours.

Ce qui ne m'a pas empêchée de lui répondre, et pan dans les dents, que ceux qui n'étaient pas satisfaits du travail effectué n'avaient qu'à rechercher eux-mêmes leurs ancêtres...

Changement de sujet.

Puis, en fin de conversation, il a terminé en disant qu'il faudrait que je remette à jour l'arbre généalogique qu'il avait créé sous Word à l'époque. 
"Pardon ? Tu veux dire, l'arbre que J'AI créé ?"
"Ah non, c'est moi qui l'ai fait, d'ailleurs, j'ai le document word sur mon ordi !"
"Euh... moi aussi, papa, je l'ai sur MON ordi, vu que c'est MOI qui l'ai créé".

Après avoir raccroché (on était tous les deux rouges de colère mais néanmoins polis), je suis allée vérifier sur le document le nom de l'auteur. Pas de surprise, hein ?
Oui, c'était moi.

Je vous ai parlé déjà, de cette impression d'être nulle ?
Mouais. Et bien elle se double régulièrement d'un sentiment éreintant de lassitude. 
De toute façon, c'est toujours lui qui a raison, quoi que je dise, et quoi que je fasse...

Cela dit, peut-être que les 2 cocos du XVII ème siècle, ils étaient déjà tout pareils, niveau caractère ? Qui sait ?


PS : la suite de mes élucubrations généalogiques ici !

Commentaires

  1. j'ai le même dans ma lignée... Mon père est toujours le "meilleur" et le plus intelligent de nous deux. Cela va de soi... Moi aussi, j'ai souvent le sentiment d'être nulle à c..... pas de gros mots et c'est fatiguant.
    Pour la généalogie, je m'y étais collée en 1995 et je n'étais équipée que d'un bloc de papier à lettres et d'un minitel. Je suis remontée à la Révolution. Il aurait fallu que je me déplace sur la terre de mes ancêtres pour aller plus loin. Manque de bol, je faisais ça parce que j'étais mère au foyer et que je m'ennuyais ferme en attendant les sorties de 11H30 et 16H. Je ne pouvais pas me déplacer. Et si je m'y remettais ? Bises et bonne journée

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    1. Ca se trouve, on a des ancêtres communs ?! ;-)
      Moi aussi, je suis fatiguée, et finalement assez contente de m'être éloignée géographiquement. J'ai beau me dire que ce n'est pas si grave, ça m'a quand même empêchée de dormir une partie de la nuit.
      J'ai beau me dire que c'est puéril (et que ça ne sert à rien), j'ai bien envie de le renvoyer ch*er la prochaine fois qu'il me demandera l'arbre...

      Si jamais tu te remets à ta généalogie et que tu as besoin d'aide, n'hésite pas, je serais ravie !
      Et maintenant, avec un peu de chance, et si tu n'habites pas en Haute-Vienne (grhh) tu pourras accéder directement en ligne aux archives !

      Bonne journée !

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  2. Un de mes anciens chefs est passionné de généalogie, c'est super intéressant d'entendre toutes ces petites bribes de vie. Mais quel travail!

    Quant à ton père, je comprends que ce ne soit pas évident de lui rentrer dedans. Je crois que tu auras beau lui démontrer par A+B que tu as raison, il trouvera toujours une façon de retourner le situation. J'ai des personnes du même tonneau dans ma famille!
    Quant au fait de se sentir nulle, je connais ça aussi (avec aussi certaines personnes de ma famille) qui me perçoivent encore comme la petite fille réservée et pas sûre d'elle que j'étais il y a 25 ans (bande de nases!!!).

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    1. C'est exactement ça ! Pas la peine d'essayer de le convaincre, ce sera peine perdue... Mais ça m'agace quand même fortement !

      Merci pour ton commentaire ! Finalement, dans la vie, on est (ou on se sent) peut-être toujours nulle ou dévalorisée par rapport à quelqu'un... mais j'espère que l'inverse aussi existe !

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  3. ha ben on a le meme père, et aujourd'hui à presque 41 ans, ce sentiment d'etre nulle est ancré en moi bien profond !!
    bisous et bravo pour ton travail, et ton acharnement
    bonne journée !

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    1. Merci pour ton commentaire !
      On va finir par monter un club !

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  4. Mon père a cru qu'il pouvait gagner avec moi à ce jeu là, il aurait pu s'il ne m'avait pas abandonnée à 2 mois :) Résultat je me suis cabrée comme jamais et lui ai fait la gueule pendant 10 ans !!

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