Pourquoi j'ai choisi d'allaiter (et pourtant, c'était pas gagné d'avance)

Pour moi, savoir si j'allais allaiter, c'était un peu comme me trouver devant un plat inconnu et deviner si j'aimerais ou non sans l'avoir encore goûté.

C'était comme pour la péridurale. Je me voyais très mal décréter que je ne voulais absolument pas la péridurale alors que je n'avais jamais ressenti la douleur des contractions. 
Tout comme je ne me voyais pas demander la péridurale tant que la douleur restait supportable.

Bref, l'allaitement, c'était à tester avant d'être catégorique sur mon choix.

Pourtant, bien avant d'être enceinte, je me disais que l'allaitement, je ne le sentais pas trop. Offrir mon plus haut potentiel érotique à une bouche vorace et peu délicate, je trouvais ça bizarre, très bof. 
Pourquoi vouloir rester scotchée à mon gosse alors que la haute-technologie du biberon et du lait en poudre existait et permettrait à Chéri de donner à manger à Mini-Nous et ce même en pleine nuit pendant que bibi dormirait du sommeil du juste ?
Je trouvais courageuses les amies ou collègues qui choisissaient le biberon et le clamaient haut et fort au milieu d'une France pro-allaitement.

Et puis je suis tombée enceinte.

Comme toutes les futures mamans, j'ai lu pleins d'articles sur les bienfaits de l'allaitement : lait le plus adapté pour bébé, moins de maladies, moins d'allergies, naturel, économique etc, etc. Tous les arguments de base pour future maman briguant le diplôme de meilleure mère de la Terre entière.

Du coup, forcément, j'ai commencé à gamberger.

Si miss bébé pouvait ne pas choper mon allergie au chat, ça serait quand même top cool la classe, car Minette ne restera pas ad vitam aeternam chez ses grands-parents (et elle nous maaaanque, notre plus beau chat du monde !).
Si miss bébé pouvait commencer sa vie par manger du "fait maison" plutôt qu'un "plat industriel", ça serait bien plus raccord avec mes choix de vie, moi qui aime cuisiner et achète rarement des plats tout prêts.
Et si miss bébé pouvait goûter déjà à tout ce qu'on mange grâce aux saveurs qu'il y a dans mon lait, bah c'est toujours ça de gagné avant la diversification, non ?

Bref. J'ai décidé de mettre de côté mon haut potentiel d'attrape-Chéri et de tester l'allaitement quand miss bébé pointerait le bout de son nez.

Quitte à ne donner que du colostrum et à m'en arrêter là si je ne le sentais pas...

La suite ?

Forcément, tout ne s'est pas passé comme dans le monde des Bisounours et je ne sais même pas si miss bébé a bu beaucoup ou pas de mon colostrum, mais c'est blessée dans mon amour-propre de maman en devenir que j'ai vu les biberons Gal*a dans la bouche de MA fille.


Piquée à vif, il était hors de question que mon bébé à moi n'ait pas le meilleur de moi-même, aka mon lait.
Hors de question que d'autres personnes que moi décide de la meilleure alimentation pour MA fille !
Et c'est comme ça que je me suis fait avoir ! ;-)

L'allaitement pouvait commencer...

Et malgré les difficultés (dont je parle ici et ), je ne regrette absolument pas. 

Parce que ce qu'on ne lit pas dans les "bienfaits" de l'allaitement, c'est ces instants de pur bonheur que l'on passe les yeux dans les yeux toutes les 2. Une relation quasi charnelle, animale, qui me renvoie au mammifère qui est en moi. Ces moments magiques de calme et de tendresse rien qu'à nous, que rien ni personne ne peut nous voler. Ces liens que l'on tisse toutes les 3h pendant 15-20min où je suis là uniquement pour elle, où je la nourris en lui disant que je l'aime.

Pour vous illustrer ça, je me sens pile comme la louve de Romulus et Rémus :
http://www.collectievanherck.be/uploadedimages/Van_Herck/Inventaris/Terracottas_final/inv009.jpg
C'est elle et moi, collées l'une contre l'autre, son ventre bien au chaud contre le mien. Le temps s'arrête et nous vivons au rythme de ses petits bruits de déglutition, tout légers, tout doux...

Et ça, jamais je ne l'oublierai...

Commentaires

  1. Euh... Quand je donnais le bib à mon fils, on s'installait au calme tous les deux, les yeux dans les yeux, avec la playlist que je lui avais concoctée pour l'occasion, et le nourrir nous a permis, à nous aussi, de tisser un lien. Différent de son papa, qui lui disait ses mots à lui, lui chantonnait ses mots bien à lui, et créait son lien à lui, leur lien à eux, tout aussi unique que celui que je créais avec lui. Je ne vois pas bien en quoi ce que tu décris est propre à l'allaitement, en fait, dans tes deux derniers paragraphes, sans compter les,femmes qui allaitent dans d'autres conditions (sur le canap avec la télé qui braille, par exemple.) Je crois que ce que tu décris en fait n'a rien à voir avec l'allaitement en fait, ces conditions que tu as mises en place lorsque tu nourris ta fille, elles dépendent uniquement de toi, pas du fait que tu donnes le sein ou un biberon...

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    1. Au moment où j'ai écrit ce passage, j'étais sure et certaine que j'aurais exactement ce type de commentaire.
      Je ne suis pas en train dans mon article de comparer le biberon et le sein, je donne juste mon ressenti face à l'allaitement. Et ce n'est pas parce que je dis que l'allaitement est mon moment magique que le biberon ne l'est pas pour d'autres ou pour Chéri qui lui donne de temps en temps quand je m'absente !
      Cela dit, cette nuit pendant que j'allaitais, j'ai eu le temps de réfléchir et je complète mon article de ce pas.
      Pour finir, pour ma part, les rares fois où je donne le biberon, je me sens frustrée car ma miss l'engouffre en 5min, et je n'ai pas mon compte ! (ce qui ne m'empêche pas après de la garder contre moi et de la câliner).

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  2. Je ne suis pas pro ou anti-allaitement mais je suis assez d'accord avec "Anonyme", même si elle aurait pu mettre son nom. Je crois que jamais, les mères qui allaitent ne pourront se mettre à la place des mamans "biberonneuses" et viceversa.

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    1. Je ne suis ni-pro ni contre l'allaitement et ni pro ni contre le biberon, mais je ne suis pas d'accord avec toi.
      Sauf à allaiter ton petit pendant plusieurs années, toutes les femmes qui allaitent passeront un jour par la case "biberons"...
      Et comme je l'ai dit, dans mon article loin de moi l'idée de dire que parce que j'allaite, le biberon est un mal.
      Ce qui est un mal, c'est quand les autres décident à ta place quel lait est le meilleur pour ton enfant (en l'occurrence la maternité avec le lait Gall*a dans mon cas, d'où mon illustration).

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    2. Un point pour toi :-) Chez moi, à la maternité, il n''y avait qu'une gamine de 24 ans qui croyait qu'elle avait inventé la poudre et une bonne femme super agressive pour s'"occuper" de moi.., (j'ai écrit un long, très long article sur mon blog sur le sujet à l'époque, tellement je ne comprenais pas ce qui m'était arrivé), et donc, je te comprends.

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  3. C'est génial que tu ais pu aller au bout de ton envie, j'aimerais également allaiter, mais ça me fait aussi un peu peur, après dans ma famille l'allaitement est bien vu et très pratiqué, ma mère m'ayant allaité jusqu'à mes 9 mois. Je pense faire tout mon possible pour allaiter ma fille à sa naissance, mais je ne pense pas pousser l'allaitement après la reprise de mon travail, tirer mon lait le stocker ... je ne pense pas faire ça, je me dis qu'en même temps je l'aurais déjà allaitée 2 mois, c'est mieux que rien.

    Bonne journée

    Bisous

    Salomé

    [PS] : j'ai prévu un article pour lundi prochain pour faire le point sur ma Bai Jia Bei (j'ai mis un petit lien vers ton blog) encore merci pour ta participation.

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    1. Chez moi, je crois que ma mère m'a très peu allaité, parce qu'à l'époque, la mode était à l'allaitement mixte et que du coup son lait s'est tari rapidement.
      Dans ma belle-famille, les 2 soeurs de Chéri ont allaité, sa mère aussi, du coup c'est bien pour avoir des conseils !
      Je m'inquiète d'avance de la reprise du boulot, j'ai encore le temps, c'est en septembre, elle aura 4 mois et demi. J'aurais voulu allaiter les 6 premiers mois mais je crois que ça va être chaud. Enfin, on verra bien d'ici là...
      J'ai hâte de lire ton article ! J'espère que tu vas avoir encore plein de participation, c'est un vrai beau projet que ta Bai Jia Bei !

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  4. Tu me rappelles de chouettes souvenirs ;-)

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