Mon allaitement : des débuts difficiles

Ça fait un moment que j'ai envie de vous écrire un petit article, mais taper d'une seule main avec Bébé couchée sur mon ventre, c'est beaucoup moins pratique, vous en conviendrez !
Aujourd'hui, je ruse, je l'ai mise en écharpe pour récupérer l'usage de mes 2 index mains !

Juste après l'accouchement, et une fois la longue phase de délivrance (je vous épargne les détails glauques) passée, j'ai enfin pu donner la tétée d'accueil à un Bébé qui tirait la langue depuis un bon moment déjà. J'avoue, honte à moi, que je n'ai aucun souvenir de cette tétée. 
Je crois que j'étais dans les vapes, tellement soulagée que l'on soit enfin tous les trois seuls que j'ai un peu zappé certains moments !

Ensuite, a commencé la désillusion. 
Dans la chambre, la puéricultrice nous a donné des biberons de lait Gall*a
Je n'en aurai pas besoin, je veux allaiter.
Oui mais en attendant la montée de lait, il faut qu'elle prenne du poids. 
Mais je ne veux pas lui donner du lait en poudre, je veux avoir ma montée de lait et la nourrir moi-même.
Non, elle est trop petite pour prendre correctement le sein (ce qui était faux, je sentais tout à fait bien qu'elle savait téter, ma fille tient de moi : se laisser mourir de faim, ça, jamais !)

Sauf qu'un bébé de moins de 2,5kg, ça rentre dans un protocole.

Protocole qui inclut un gavage automatique à base de biberons de lait Gall*a.
Que la mère veuille allaiter ou non.

La première nuit, on nous a engueulés comme des poissons pourris car on n'avait pas réveillé notre bébé pour la faire manger toutes les 3h. Moi qui avais lu que l'allaitement était à la demande, j'en tombais des nues. Personne ne nous avait dit que comme elle était trop petite, elle n'aurait pas la force et le réflexe de se réveiller toute seule pour manger.
On m'a dit qu'elle n'avait "le droit" de perdre que 10% de son poids de naissance, et que comme son poids de naissance était faible, elle n'avait aucune marge de manœuvre.
On m'a dit que ça se trouve, je n'avais pas de colostrum, pas de lait.
On m'a donnée un tire-lait pour que je stimule mes seins et que la montée de lait se fasse. J'ai tiré toute une nuit toutes les 3h pendant que Chéri donnait le biberon. J'ai eu super mal, et rien ne sortait, au début une goutte et à la fin rien du tout.
On m'a culpabilisée.
Le tout sur fond classique de baby-blues. J'avais l'impression d'être nulle, inadaptée, de ne rien comprendre aux besoins de mon enfant.

On a fini par changer mon tire-lait. J'avais un vieux tire-lait de merde. Avec le nouveau, j'ai pu tirer (victoire !) une vingtaine de ml de ce que je croyais être du colostrum.
La sage-femme me fait négligemment : "mais ça c'est du lait, madame !" J'ai eu envie de l'embrasser !

Il en faut peu pour être heureux !

J'ai donc eu ma montée de lait. Et les ennuis ont recommencé. 

Mes seins étaient tellement tendus et durs que Bébé n'arrivait pas à attraper correctement l'aréole et à téter.

Deuxième vague de baby-blues.

J'ai eu tous les conseils possibles et imaginables
- tirer un tout petit peu de mon lait avant la tétée, lui donner ce que j'avais tiré puis essayer de la faire téter au sein.
- tirer tout mon lait pour vider le sein, ne surtout pas vider à moitié.
- surtout ne pas tirer au tire-lait, pour ne pas sur-produire du lait.
- mettre un lange chaud 1/2h avant la tétée (pratique de deviner quand aurait lieu la prochaine tétée !) pour faciliter la tétée.
- masser mes seins sous la douche et y exprimer mon lait (ok pour la douche du matin, mais je n'avais absolument pas envie de prendre 5 ou 6 douches par jour !).
- mettre une poche de glace sur mes seins
- etc. etc. 
J'ai cru que j'allais devenir chèvre.

Le tout accompagné des mises au sein "forcées" pour essayer d'accrocher bébé à mon sein énorme et hypertendu. Avec en fond sonore bébé hurlant, et moi serrant les dents quand les puéricultrices/sages-femmes me prenaient le sein, le pinçaient, y fourraient la bouche de bébé, lui poussaient la tête contre mon sein... 

On dit que pendant la grossesse, on n'a plus de pudeur. Mais je vous rassure, après l'accouchement non plus. Jamais je n'aurais cru que mes seins feraient l'objet de tant de visites, bien plus que mon vagin. Et avec tout autant de douleur !

Ce qui m'a sauvé : la conseillère de la pharmacie qui m'a livré mon tire-lait directement à la maternité avant que je n'en sorte.
Car oui, j'ai eu prescription d'un tire-lait électrique, que je vous conseille de demander avant de sortir de la maternité, croyez moi ça peut toujours servir, en plus je peux le garder pendant un an ! 
Cette femme avait l'habitude de venir à l'hôpital pour livrer les tire-lait, et on a discuté pendant plus d'une demi-heure. Elle a fait un peu office de psy-en-allaitement ! 
Elle m'a dit que je n'étais pas la seule à me sentir perdue avec les conseils sans fin et contradictoires des uns et des autres. Et au final, que le mieux était de faire COMME JE LE SENTAIS.
Je me suis sentis libérée d'un coup. Comme quoi, il en faut peu à une femme qui vient d'accoucher !

Le lendemain, je sortais de l'hôpital, soulagée de m'en tirer à si bon compte (avec une crevasse au sein gauche quand même)... 

L'allaitement seule comme une grande commençait...

Le "V" de la victoire !

Commentaires

  1. Pas eu le temps de lire, je reviendrai plus tard.... Par contre, un joyeux anniversaire !
    Adélaïde et Gladys se joignent à moi.
    Bizzzzz

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    1. Merci beaucoup ! Tu leur passeras le bonjour de ma part ?
      Bizzz

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  2. mais heu tu es tombée sur une bande de tarés ou quoi 0-0 je suis vraiment choquée de la façon dont on t'a traité et pour les conseils "pourris" que tu as reçu, j'espère que la suite se passe mieux ;-)

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    1. Tous les conseils n'étaient pas mauvais à prendre, c'est juste que j'en avais trop de différents. A chaque changement d'équipe une nouvelle idée, c'était fatigant. Mais il y a du bon à prendre malgré tout !

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  3. Je suis choquée (ravie de lire les news hein, mais choquée par ce que je lis). J'ai été hospitalisée pendant quelques semaines pour menace d'accouchement prématuré, pendant lesquelles on nous a préparé à un probable séjour en nénonat. Que j'ai pu visiter d'ailleurs, et je me souviens très bien des mots de la sage-femme à ce moment où mon bébé était estimé à 2kg100, que malgré une potentielle sonde l'équipe encourage plus que vivement l'allaitement (quitte à foutre la pression aux mamans qui ont choisi les biberons de lait peut-être, je ne sais pas).
    Ta description des triturages intempestifs de tes seins me glacent le sang. Tu as traversé une sacrée tempête, quel courage de ne pas avoir flanché!

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    1. Aïe ! Je souhaite pour toi que ton bout de chou reste le plus longtemps possible bien au chaud, au moins jusqu'à ses 2,5kg ! (quoique, peut-être que le protocole est différent en Belgique...).
      Le pire, c'est que normalement, l'hôpital encourage l'allaitement. En France, la politique est au pro-allaitement d'ailleurs... comme quoi !
      Le triturage de sein, c'était affreux, franchement, j'en garde un souvenir impérissable. Et de toute façon, je n'avais pas le choix, ma montée de lait était faite. C'était trop tard pour arrêter, sinon je crois que sur le moment, si j'avais pu j'aurais tout stoppé, surtout lors de la fameuse nuit où j'ai tiré pour rien avec le tire-lait de misère...

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    2. Au fait, tu accouches où ? Et la crèche, tu as choisi la crèche privée finalement ?

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    3. Merci;-) Maintenant ça va, on ne s'attendait pas à ces quelques belles frayeurs puisque je n'ai jamais rien ressenti de particulier. Quand super-gyné m'a demandé si j'avais des contractions j'ai coché la case "ne sais pas" (j'ai pensé à toi d'ailleurs:-)). J'ai été alitée 23 jours et je suis sortie de la clinique le 3 mai. Auparavant on avait tenté le repos, mais cela n'a pas endigué mes soucis donc petit séjour avec plateaux repas inclus, plus le choix. L'objectif était de tenir jusqu'à 34 semaines, et j'en suis à 36+4 jours là. Depuis samedi je peux même me balader en y allant mollo, mais à 37 semaines je pourrai carrément me taper la cloche (enfin...si j'étais en capacité physique de le faire, mais mes pieds comptent triple et les douleurs au bassin qui m'avaient valu quelques séances chez l'ostéo sont revenues avec l'alitement). Bref on attend. C'est un peu étrange de se retrouver dans une période qu'on ne pensait plus pouvoir atteindre. On s'est même grouillé pour avoir les fournitures de base en mains propres quand on a saisi qu'elle allait peut-être arriver beaucoup plus tôt que prévu. Et bien elle n'est toujours pas là. Mais il y a deux semaines on l'estimait à 2kgs400 donc on tient le bon bout! J'accouche à la Clinique Saint-Michel à Etterbeek, tout près de chez moi, et elle est inscrite à la crèche privée en effet, elle commence en septembre (pour la crèche communale et avec une inscription à 12 SA elle est toujours 127ème sur la liste d'attente actuellement...on a laissé tomber l'idée^^).

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    4. Ah oui, passer plus de 3 semaines à la clinique, c'est pas drôle du tout, tu as dû sacrément t'y ennuyer.
      La miss était estimée à 2,3kg à 35SA+2jours, mais l'échographiste a eu du mal à mesurer le périmètre crânien tellement elle était basse dans mon bassin. Et au final, elle était à 2,3kg à sa naissance 10 jours plus tard.
      Repose toi bien même après les 37SA. Moi j'ai fait la maligne, quand j'ai eu le droit de bouger, j'en ai profité (le samedi précédent, on a fait les boutiques, le mardi j'ai fait les courses, le repas... Rien d'extraordinaire en soi mais quand on n'a pas bougé pendant 2 mois ! Et j'ai perdu les eaux la nuit du mardi au mercredi...
      Si c'était à refaire, crois moi bien que je resterais bien au chaud sur mon canap' sans rien faire. La pauvre, elle aurait été mieux à rester au chaud quelques jours de plus, elle était tellement minuscule.

      Du coup, c'est marrant, on va commencer la crèche en même temps, moi aussi, le 1er septembre je reprends le boulot. Bah j'ai pas hâte !
      Pfff, 127ème sur liste d'attente, ça en serait presque risible... Quelle honte de ne pas proposer d'alternative autre que le privé ou la nounou...

      Nous aussi, on avait bien stressé quand j'ai été hospitalisée mi février. On n'avait rien, c'est bien simple ! Après, on s'est quand même mis la pression pour terminer les achats et pour s'organiser dans l'appart. Finalement, quand on est à la maternité, le plus important à avoir, c'est les petits habits de bébé, parce que tout le reste était fourni. Et en quelques jours, le papa a le temps au pire d'aller acheter ce qui manque pour le retour à la maison !

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  4. Ahhh les soucis des personnels qui ne pensent pas comme la maman, c'est très dur, je trouve que ce genre de personnels médical devraient être formé à l'écoute aussi. Ma soeur n'a pas pu allaiter après sa césarienne car elle a été envoyée en réa, puis médecine interne et ne pouvait pas tirer son lait pour sa fille car sous traitement, elle a eu la chance de tomber sur des personnes à l'écoute qui n'ont pas donné de biberon Gallia, mais à la pipette ou avec des tétines imitant le sein de la mère. Au bout de trois jours elle a pu allaiter et ça pendant plusieurs mois. J'espère que j'arriverais à allaiter pendant la durée de mon congés maternité.

    Bon courage

    Salomé

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    1. Elle a eu de la chance effectivement.
      Y'a pas de raison que tu n'arrives pas à allaiter, c'est très très très rare qu'une femme n'ait pas de lait, à ce que la consultante m'a dit.

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  5. Salut Kimie! Contente d'avoir de tes nouvelles! J'espère que ça va mieux maintenant!
    Quand j'aurais un enfant je voudrait allaiter mais avec tous les récits que je lis, ça fait vraiment peur! Je n'ai lu que des récits similaire au tiens! Pas cool!

    Bisous

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    1. Coucou Stella !
      T'inquiète, ça va nettement mieux maintenant. Je vais en faire un article d'ailleurs ! C'est "juste" le temps que tout se mette en place finalement...
      Bisous

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  6. Le meilleur conseil qu'on m'ait donné sur l'allaitement... c'est de ne suivre aucun conseil !! :) (Et pareil, à partir de ce moment là l'allaitement a roulé tout de suite mieux !)

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    1. C'est exactement ça ! Mais encore faut-il être prête à entendre ce conseil là...

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  7. Pour avoir eu un séjour horrible en maternité, je ne peux que compatir ...Moi aussi, j'ai eu droit à l'engueulade parce que je n'avais pas réveiller mon loulou en pleine nuit pour lui donner son biberon. Non, mais elles oublient une chose ces bonnes dames: quand tu viens d'accoucher, t'es crevée...et puis, je pense qu'un bébé ne se laisse pas mourir de faim et qu'il commence à pleurer pour le signaler. Et puis, même si t'es paumée au début, les besoins de ton bébé, tu les sens .Grrr! J'applaudis la pharmacienne! .

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    1. C'est fou, ça, de se faire engueuler comme si on était des incapables. Je ne m'en suis toujours pas remise, de ce coup-là ! Remarque que les sages-femmes/puéricultrices choisissent la bonne cible : la maman toute neuve à fleur de peau, crevée par son accouchement et en pleine chute d'hormones...

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