"Pourquoi tu ne leur dis pas f*ck ?" Ou le complexe de la culpabilité


Hier soir, j'étais en train de ramper péniblement de la salle à manger vers la cuisine (environ 1m de distance donc), façon mémé qui aurait oublié sa canne, en disant à Chéri : "Ca ne va pas du tout, je vais être complètement molle du muscle quand j'aurai accouché, je ne pourrai plus rien faire...".

Chéri me répond alors : "bah pourquoi tu ne leur dis pas f*ck, aux médecins ? Rien ne t'empêche d'aller faire une petite promenade tous les jours..."

Sauf que depuis 1 mois et des poussières, on m'a bien recommandé de rester allongée sur le flanc (meuuh again) pour préserver mon col (et bébé par la même occasion) des méchantes-vilaines-contractions que j'ai.

Et moi, déjà d'un, j'aime pas contrarier les gens. Quand on me dit de faire ça, je le fais (je sais, appelez-moi béni-oui-oui).

Mais surtout, déjà que je ne peux pas m'empêcher de culpabiliser pour cette histoire de Spasfon-suppo que je n'arrive pas à prendre (remember), alors vous imaginez si en plus je sors me balader alors qu'on me l'a globalement déconseillé ?

Alors qu'on n'arrête pas de me rabâcher qu'il faut absolument que Bébé reste en place jusqu'à la 37ème semaine (plus qu'une semaine tout pile, je tiens le bon bout !) ?

Et si j'allais me promener et qu'après ça, j'accouche trop tôt et/ou qu'il arrive un truc pas glop au Bébé ? 

Non mais comment j'arriverais à vivre après un truc pareil ? Même si ça n'avait rien à voir, je ne pourrais juste pas m'empêcher de me dire que j'aurais dû rester tranquille, que quelques jours de plus allongée, ça n'était pas la mer à boire etc. Et que c'est ma faute...

Dès que je fais un pas de trop, c'est limite si je ne suis pas en train de vérifier que j'ai pas perdu de sang, de liquide, de bouchon muqueux ou quoi (vu que c'est la première question qu'on me pose quand on me voit, en ce moment)... Tous les jours, je m'attends à voir quelque chose de pas normal dans ma culotte (sympa, le flicage de culotte !).

Heureusement que j'ai un Bébé style remueur, parce que si en plus, il ne bougeait pas beaucoup, alors là, on n'en finirait pas (vu que c'est la seconde question qu'on me pose en ce moment : "Bébé bouge bien ?") !
Je crois que je serais toutes les 5min à le secouer dans tous les sens pour vérifier que tout va bien (pauvre bébé !!).

Au final, moi qui jusqu'à Noël vivais ma grossesse sans trop me poser de questions, j'en suis arrivée à un point où je m'inquiète pour un carré de chocolat en trop, un mal de ventre en fin de journée, une caresse que je fais à mon ventre ("il faut éviter de caresser votre ventre, madame, rapport aux contractions"), ou les 3 pas que je fais entre mon canapé et mon tabouret de cuisine (le fameux tabouret en bois), à douter de tout et de rien, et surtout pour pas grand-chose au final...

Et pourtant, ça avait plutôt bien commencé, je n'étais pas malade, tout allait bien. 

Bon quand en décembre on m'a annoncé que Bébé était un peu trop petit, je ne me suis pas trop inquiétée (je suis née à terme à 2,6kg, alors bon les chiens ne font pas des chats !). 
Quand on m'a annoncé que je faisais du diabète et qu'il fallait que je mange encore plus sainement sinon Bébé sera gras et gros et peut-être diabétique, là j'ai commencé à trouver ça beaucoup moins drôle mais encore gérable, car je n'avais pas d'envie de sucreries en particulier et que je mangeais déjà globalement plutôt comme il faut.
En plus j'avais la pêche, et du boulot à ne pas savoir qu'en faire. La semaine je courrai partout et le WE c'était grosse sieste et promenade dominicale, un bon équilibre il me semblait. Bref, tout allait bien.
Mais là, avec mon hospitalisation + cette histoire de contractions, ça me donne vraiment l'impression que c'est ma faute si j'ai un utérus qui fait des siennes. J'en veux à mon corps de ne pas me soutenir, de flancher alors que j'ai besoin de lui, d'être presque périmée avant la date limite de consommation...

J'en veux aussi au corps médical qui me donne l'impression d'être une petite chose perdue au milieu de leur cheptel de médecins et sage-femmes qui savent mieux que moi ce qu'il faut faire.

Quand Chéri me rapporte qu'une de ses collègues en Belgique avait un gynéco pas du tout interventionniste, qui ne lui a jamais examiné le col, et avait pour principe premier de laisser faire la nature, ça me cloue au lit le bec. Ca existe pour de vrai, ce type de bienfaiteur médecin ?

Sur ce, diabète ou pas, contraction ou pas, je m'en vais me lever faire les 3 pas qui me séparent de ma cuisine et me manger 2-3 gros carrés de chocolat. 

Parce que le chocolat, ça guérit de toutes les peines, y'a pas à dire !!

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