Le bouton blanc, dit "le tauflard"


Quand tu le vois chez les autres, tu n'as qu'une envie : le percer.
Puis tu te raisonnes (c'est pas le tien, c'est pas propre, l'autre va mal le prendre que tu l'attaques sans sommation) et tu en profites pour raisonner l'autre (perdu pour perdu...) : "Le perce pas. Mais non, le perce pas, ça va marquer !"

Immanquablement, dès que tu as le dos tourné, l'autre perce son bouton. Un réflexe, qu'il te dit. Il n'a pas pu s'en empêcher... Tss tsss, tu secoues la tête d'un air moralisateur.

Et un jour, en général une veille de WE romantique avec ton chéri, ou d'un entretien d'embauche, paf ! Sur le pif ! Direct le fourbe !

"Un tauflard" comme on dit chez nous (et je n'arrive pas à savoir si c'est issu du patois limousin ou de l'invention de ma mère, qui a une imagination débordante à ce sujet, je sais de qui je tiens). 
"T'as vu le tauflard que t'as sur le pif ?" dénoncera donc la monstruosité de l'excroissance qui te pousse en plein milieu de la figure, venant enrichir un nez déjà naturellement chargé (issu des gênes d'un père au nez busqué, et d'une mère au nez droit, mon propre nez oscille étrangement entre les deux, façon bosses pour slalomeurs à ski)

Donc ce satané bouton, au début juste une rougeur qui gratouille vaguement, mais surtout annonce le pire. Au jour J (WE en amoureux, interview...), la bête est au mieux de sa forme : une blanche luciole fluorescente couronnée d'un anneau à la délicate couleur écarlate. Luminosité garantie de jour comme de nuit !

Et là, le retour de bâton : "te grattes pas !" ou "Le perce pas, ça va laisser une trace" grrrhhhh !

Craqueras, craqueras pas ? Non, tu tiens le coup, fière non pas de ton nouvel éclat nocturne, mais de la belle leçon de courage et de self-control que tu montres au reste du monde (enfin, que le reste du monde peut admirer, étalé en plein milieu de ton visage en un signe évident).

La tête bourgeonne, innocente. Puis flétrit, se fane. Elle se ratatine en un petit pustule jaunâtre tout sec.

Et là, forcément, ton regard croise un miroir. Y'a ce satané machin blanc sale qui traine depuis une semaine et qui n'en finit pas de disparaître (alors qu'il n'a mis qu'une demi-journée à pousser !).
Tu es seule. 
ATTAQUE !!!
Et de suite, tu regrettes. Non seulement il n'y avait rien à percer, rien n'est sorti, sauf une goutte de sang, mais maintenant, tu te souviens : tu vas en avoir pour 3 semaines avant que la marque ne disparaisse...

Commentaires

  1. Excellent cet article, moi aussi j'ai des soucis avec mes boutons blancs et je ne les supporte pas mais je ne connaissais pas ce nom pour un bouton, pas mal. Moi je ne pète que les blancs qui me font mal, mais après je regrette toujours car ça laisse des traces pas très belles... Bonne journée, bises

    Clara

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