Celle qui bidouillait du Montessori sans avoir lu "L'Enfant"...

Honte à moi ! Je n'avais jamais lu aucun ouvrage directement écrit par Maria Montessori, et pourtant, j'organise régulièrement des activités d'inspiration Montessori...

Ouf, j'ai enfin comblé ma lacune, en lisant l'Enfant de Maria Montessori.

Et franchement, c'est bien par là que j'aurais dû commencer.

Quelle est l'intrigue ?
C'est l'histoire d'un enfant qui... ah ah, la bonne blague ! L'enfant, ce n'est bien sûr pas un roman, mais plutôt un essai. Un essai à la fois sur la condition sociale de l'enfant du tout début du XXème siècle, son état psychologique et un premier retour d'expériences sur les "Maisons d'enfants" que Maria Montessori a mis en place, un peu par hasard au final.

En résumé
Le livre se compose de 3 parties bien distinctes.
La première est axée sur la condition sociale de l'enfant, sa façon de fonctionner au sein de la société du XXème siècle, ses périodes sensibles chères à Maria Montessori , ses conflits avec l'adulte.
La deuxième revient très précisément sur les débuts de la première Maison d'enfants, sur ce qui a permis à Maria Montessori de construire sa pédagogie petit à petit, sans a-priori et à partir de rien.
La troisième explore ce qu'elle appelle les fuites et les déviations du caractère d'un enfant (peur, mensonge, attachement à un adulte à la limite de la servitude, pouvoir...) qui ne sont pas des caractéristiques d'un enfant "normal", mais sont des réponses inconscientes de la part des enfants à un comportement inadéquat des adultes.

Maria Montessori détaille les 3 bases extérieures de sa pédagogie :
- l'ambiance : une ambiance plaisante et adaptée à l'enfant. Cela passe par un mobilier de la taille de l'enfant, mais aussi des pièces claires, rangées, propres, des fleurs dans les vases. Tous ces petits détails qui font qu'on se sent bien dans un endroit.
- le caractère humble et calme de l'éducateur, "sans ambitions ni préjugés", une "humilité spirituelle qui prépare à comprendre l'enfant"
- le matériel attrayant et sensoriel.

En observant les enfants, elle note aussi ce qu'elle appelle "les manifestations des enfants" sources de développement et de joie de leur part, notamment :
- le travail répétitif et individuel
- le libre choix de l'activité
- l'ordre dans l'ambiance
- l'abolition des punitions et des récompenses
- etc.


Ce que j'en ai pensé
Je suis plus que ravie d'avoir lu ce livre. Pour moi, la pédagogie Montessori, c'était surtout une histoire d'autonomie de l'enfant, ce fameux "apprends-moi à faire seul". Je caricature peut-être, mais ce que j'en retenais, c'était les versés, les transvasements, les lettres rugueuses, le développement des 5 sens, les apprentissages de la vie de tous les jours (s'habiller, passer le balai, étendre le linge).
Je ne voyais que la surface de la pédagogie, la partie immergée de l'iceberg.
A la lecture de ce livre, j'ai l'impression qu'une nouvelle porte s'est ouverte, et que je n'ai plus qu'à la passer pour découvrir de nouveaux horizons.
La pédagogie Montessori, ce n'est pas uniquement ce que j'entrevoyais jusqu'à présent à travers les blogs ou mes livres d'activité, ce n'est pas qu'une façon de présenter des exercices, ce n'est pas que le matériel. La pédagogie Montessori, c'est aussi l'attitude. L'attitude du parent, qui montre mais ne fait pas à la place de l'enfant. Un parent humble, qui cherche à comprendre l'enfant au lieu de lui assener des vérités, ses vérités.
Au final, la pédagogie Montessori est d'une modernité incroyable, puisqu'elle défend une éducation bienveillante et positive. Le tout avec des expressions agréablement surannées du début du XXème, j'adore !

Ce que je vais appliquer au quotidien
La première chose qui me paraît importante et à travailler, finalement c'est moi et mon sale caractère ! Je travaille beaucoup sur le respect et la façon de parler à mes enfants (j'en parle ici d'ailleurs), mais il me faut continuer mes efforts, je sens qu'ils sont payants !
Pour l'instant, c'est assez facile car je suis en congé parental. J'ai très peur de la reprise du travail, du stress que cela va engendrer dans la famille et dont on n'a pas besoin. Je vois bien la différence entre ma façon de faire actuelle et celle de chéri, qui n'a aucune patience, et qui en rentrant le soir du boulot, s'énerve facilement, est très vite agacé d'un rien, et à tendance à vouloir décider à la place des enfants, les bousculer, leur imposer son rythme.

Il me faudrait aussi travailler un brin sur l'ambiance, en particulier l'ordre, toussatoussa. Pas trop mon fort le rangement, j'ai un peu tendance à laisser le bordel envahir la maison jusqu'à ce que je n'en puisse vraiment plus. Pas un très bon exemple à suivre pour les enfants.
Et en plus, je suis bien épaulée par un Titom de 10 mois, dévastateur en puissance, qui désormais se met debout et jette par terre tout ce qui ne l'intéresse pas.

En ce qui concerne le matériel, en ces temps difficiles d'après Noël, on est en trop plein de jeux et de livres, prêts à déborder. J'ai refait tous mes lots pour la rotation des jouets, je ne sais même plus où ranger les lots non utilisés. On va donc éviter d'acheter de nouvelles choses, n'est-ce pas ?
Et puis je compte à la fois sur mes livres d'activités Montessori, mes blogs favoris et sur notre créativité "bloguesque" lors du RDV mensuel "Montessori at Home" pour m'inspirer et réaliser à moindre coût des activités !

Quelques citations pour finir
Je ne vous laisse pas sans quelques phrases relevées pendant ma lecture, pour vous donner une idée de l'ambiance qui règne entre ses pages...

"Ce petit être tendre et gracieux que nous adorons en ne l'entourant que de soins physiques, et qui est presque un jouet entre nos mains, prend un autre aspect et réclame le respect."

"La préparation que notre méthode exige du maître est l'examen de lui-même, le renoncement à la tyrannie. Il doit chasser de son coeur la vieille croûte de colère et d'orgueil : s'humilier, se revêtir de charité : voilà les dispositions d'âme qu'il doit acquérir ; voilà le socle de la balance, le point d'appui indispensable à son équilibre [...] Cela ne veut pas dire qu'il doive approuver tous les actes de l'enfant, ni s'abstenir de juger celui-ci, ou qu'il ne doive rien faire pour développer son intelligence et ses sentiments ; bien au contraire ; il ne doit pas oublier que son devoir est d'"éduquer", d'être positivement le maître de l'enfant."

"En fait, l'enfant grandit sans cesse, et tout ce qui a trait à ses moyens de développement est fascinant pour lui et lui fait oublier l'activité oiseuse"

"L'expérience me prouva par la suite que les enfants ont un profond sentiment de leur dignité personnelle ; leur âme reste souvent blessée, ulcérée, au-delà de ce que l'adulte peut imaginer !"

Commentaires

  1. Moi aussi.. je travaille sur mon impulsivité...il faut juste que j'élimine les situations qui me stressent : genre partir à l'arrache pour l'école par exemple. Mais bon c'est pas facile au quotidien et puis parfois on est fatigué et on voudrait juste que ça coopère un peu plus...bref, déjà si on vivait dans une société où tout le monde n'est pas à 100 à l'heure ça aiderait!

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