Lui faire du mal

C'est ce que le père de Chéri lui a posé comme question, avant de partir de leur séjour chez nous : "tu n'as pas peur qu'elle lui fasse du mal ?"
"Elle", c'est moi.
"Lui", c'est notre Petit Bolide, notre 2ème enfant âgé de 2 semaines au moment des faits.


Moi, faire du mal à mon gosse ?? 
Frapper le bébé que j'ai gardé bien au chaud pendant 9 mois et que j'ai fait sortir de moi-même dans la douleur de l'enfantement ?

Sans rire ??!

Non mais on voit bien que c'est un homme, et qu'il n'a jamais connu ni grossesse ni accouchement, parce que toucher un poil de cheveux d'un petit bonhomme qu'on a porté aussi longtemps (oui môssieur, c'est lourd un verre de femme enceinte !) et pour lequel on a souffert, faudrait être maso, moi je vous le dis !

Sans rire, quand chéri m'a répété ça, j'étais choquée. Vraiment choquée.
Je n'en revenais pas qu'il puisse penser ça de moi.
C'est pas comme si je côtoyais ses parents depuis une dizaine d'années maintenant. C'est pas comme s'ils ne voyaient pas la relation que j'ai avec ma miss depuis 2 ans (allez, si je lui ai donné une tape sur ses fesses rembourrées de couche, en 2 ans, c'est bien tout). C'est pas comme si Chéri et moi on était ensemble depuis 10 ans (c'est moitié une insulte à leur fils s'ils le croient capable de rester avec une femme violente depuis tout ce temps...).

Certes, je suis une vraie râleuse. Mais du genre râleuse qui râle mais qui ne passe jamais à l'acte...
Certes j'ai mauvais caractère et ça peut m'arriver d'avoir des coups de sang (peut-être une fois tous les 6 mois, pas de bol ils étaient là !). En général quand j'ai pris sur moi trop longtemps, au bout d'un moment, j'explose. Je change de pièce et je hurle un bon coup. Ou alors je frappe dans quelque chose ou je casse un truc (je parle bien de "quelque chose", pas de "quelqu'un", hein ?!)

En plus, la semaine dernière a été difficile (et encore, j'ai pas eu de baby blues). Montée de lait hyper douloureuse (à en pleurer). Crevasses aux 2 seins (tant qu'à faire). Bébé tout neuf qu'il faut apprivoiser, et hyper demandeur d'être dans les bras et au sein pour se calmer et s'endormir (ce dont je n'ai jamais eu l'habitude avec ma miss qui dormait n'importe quand et n'importe où). Ma miss qui n'est pas allée à la crèche pour profiter de ses grands-parents et qui mine de rien fait pas mal de bruit (heureusement qu'elle ne parle toujours pas !). Et les beaux-parents à gérer 10 jours (encore qu'ils dormaient à l'hôtel, c'est déjà ça), avec package incluant les remarques, les leçons de vie et les bons conseils en tous genres : 
- "laisse le pleurer" 
- "pose le dans son berceau, il va bien finir par s'y habituer"
- "il prend le sein toutes les heures, tu n'as pas assez de lait", suivi du classique "et si tu lui faisais un biberon en complément"
- une tétée ne doit pas durer plus de 20min, après le bébé s'amuse avec le sein"
- collage de tutute au bec pour qu'on ne l'entende plus hurler (en fait c'était de la faim. Juste de la faim. J'ai donc laissé mon fils hurler de faim plusieurs heures parce que "ça fait qu'1/2h qu'il a mangé donc il a pas faim, pas avant 2h30 en tout cas". Quand j'ai réalisé ça, j'aime autant vous dire que la tutute a été planquée et mon sein déballé autant que de besoin.
- et j'en passe...

Bref, vendredi alors que j'avais bien besoin d'une sieste, bébé s'est mis à hurler dans mes oreilles, je l'ai donc calé sur un bras en mode super-énervée, en le balançant et en me déplaçant partout dans l'appartement pour ranger le bordel, en râlant super fort contre lui parce que j'étais vraiment très agacée de l'entendre pleurer tout le temps. J'espérais que le bercement de mes pas finirait par l'endormir, mais forcément vu que je râlais contre lui en même temps, ça n'a pas marché. 
Ma belle-mère a proposé de me le prendre, j'ai refusé, et j'ai continué à marcher de long en large en rangeant ce qui traînait. 
Au bout d'un moment, j'ai pensé à lui donner le bain, normalement ça calme les bébés... Forcément, étant probablement aussi énervé que moi, il n'a fait que hurler dans son bain. Mais moi ça m'a calmée (comme quoi, les vertus du bain...). 
Et c'est là que je me suis rendue compte qu'il avait faim. Juste faim. Voilàvoilàvoilà...

Moralités de l'histoire : 
- j'aurais mieux fait de refuser la venue de toute forme de famille le premier mois, le temps que tout le monde prenne ses marques et que les remarques des uns et des autres ne m'atteignent plus,
- je garde une sacrée dent contre beau-papa, je pense qu'il va se prendre un petit commentaire acerbe la prochaine fois que je le croise sur Skype.

Et puis je suis peut-être violente mais aujourd'hui le premier jour où l'on est uniquement tous les deux Petit Bolide et moi, ça fait 3h qu'il dort comme un petit ange dans son siège auto. Je dis ça je dis rien...

PS : je tiens à préciser qu'aucun bébé n'a été violenté pour prendre la photo illustrant cet article. Il s'agit juste de la tête de bébé de base quand il sort du bain !

Commentaires

  1. Félicitations et bienvenue à votre petit bolide.
    Quand ma loupiotte était toute petite, un mois, je l'avais laissée pleurer aussi, complètement démunie, alors qu'elle avait faim tout simplement.Je m'en suis beaucoup voulu...

    RépondreSupprimer
  2. Profite du calme maintenant! Ton histoire me rappelle les deux fois 15 jours passés chez mes beaux parents après la naissance de la petite : l'enfer !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Bébé : la méthode miracle pour faire venir le rot... son petit frère et son cousin (souvent ils viennent en famille)

1ère et 2ème grossesse : le jeu des 7 erreurs

Les paniers à trésor Montessori