Mon bébé était-il parfait ?

En ce moment sur la blogosphère, je lis ça et là des articles catastrophe sur le retour de la maternité, le bébé qui pleure sans arrêt, le baby-blues qui tombe comme un cheveu sur la soupe. 



Des articles : 
- soit larmoyants en mode "mais je croyais que mon bébé ne ferait que manger et dormir et faire des cacas sentant la rose...", 
- soit en colère contre le monde entier, du style "mais pourquoi on ne nous fait pas un cours sur le mode de vie d'un bébé pendant la préparation à l'accouchement ?!"

Euuuuhh... peut-être parce que la préparation à l'accouchement a pour vocation de préparer à l'accouchement... et pas à la parentalité ? 
Peut-être parce que l'accouchement n'est pas une fin en soi, mais qu'il faut voir un peu plus loin que le bout de son nez ? 
Peut-être que quand on n'y connaît rien en bébé, on peut lever les yeux de son gros bidou de femme enceinte et chercher autour de soi des rencontres futurs parents - jeunes parents dans sa commune, ou se bouger les fesses jusqu'à la PMI (ONE en Belgique) pour se renseigner un peu sur ce qui existe au lieu de penser que ça va nous tomber du ciel ?
Même dans mon patelin qui compte 20 000 habitants, ce genre de rencontre est organisé très régulièrement, donc j'imagine qu'on doit pouvoir trouver à peu près partout...

Bref, aujourd'hui je suis en colère contre ces articles qui foutent la trouille aux femmes enceintes de leur premier enfant, en leur faisant croire que la vie sera affreuse quand leur bébé sera là, qu'elles auront envie de le foutre par la fenêtre dès qu'il ouvrira la bouche, et qu'elles seront à deux doigts de l'amener aux objets trouvés.

Je vous jure que c'est un coup à en faire se dresser les cheveux sur la tête, refuser tout acte sexuel non protégé et faire descendre de plusieurs points le taux de natalité en France !!

Parce que oui, ça existe les bébés BABY qui ont de gros besoins d'affection, même si à mon avis, tous les bébés ont besoin d'affection, aiment rester dans les bras de leur mère, sentir son odeur et sa chaleur les premiers mois. 
Parce que oui, ça existe les bébés qui ont des RGO (les fameux reflux qui pourrissent la vie des parents parce que leur bébé hurle de douleur dès qu'il mange sans raison apparente).
Parce que oui, ça existe les médecins / puéricultrices / pédiatres / sage-femmes / amis / familles qui sont toujours de bon conseil "laisse le pleurer" "tu vas le rendre capricieux à le garder sur toi toute la journée" "non mais c'est normal madame d'avoir mal quand on allaite" etc.

Mais non, je ne veux pas croire que mon bébé ait été l'exception qui confirme la règle. Je n'imagine pas que j'ai été seule à avoir un bébé pour qui tout allait relativement bien, qui dormait dans son berceau la nuit, qui gazouillait la journée, qui faisait des cacas à l'eau de rose.

Et pourtant, j'ai aussi eu envie de la jeter par la fenêtre, j'ai aussi eu des moments où elle hurlait dans une pièce et moi dans une autre, mes repas de midi n'ont jamais été aussi frugaux que ses 4 premiers mois à elle parce que je profitais des moments où elle dormait pour jeter en vrac n'importe quoi du frigo à mon assiette, tous les jours je guettais THE moment où j'allais pouvoir à la fois aller aux WC, prendre une douche, m'habiller et me coiffer... et j'étais bien contente de souffler le soir quand chéri rentrait.



J'ai aussi eu des conseils à la mord-moi-le-noeud, j'ai passé 5 mois d'allaitement à souffrir et tout le monde me disait que c'était normal, jusqu'à ce que j'en ai des ampoules au bout des seins et un bébé qui se transformait en vampire suceur de sang. J'aurais pu croire ce qu'on me disait, gentille fille, mais je savais bien au fond de moi que ce n'était pas normal et que je souffrais parce que ma miss ne prenait pas le sein comme il fallait. Et si je n'ai pas fait appel à une conseillère en lactation ou si je ne suis pas allée à une rencontre de la leache league, c'est entièrement ma faute.

Mais ce n'est pas pour autant que j'en ai fait des articles catastrophe faisant de mon cas une généralité, accusant la terre entière de tous les maux et de ne pas m'avoir préparée à l'énorme chamboulement qu'est l'arrivée d'un bébé...

Oui, l'univers du bébé n'est pas tout rose, on s'en doute quand même un petit peu, non ? 
Mais s'il vous plaît, ne croyez pas non plus qu'il est tout noir !

Et vous, jeunes, moins jeunes ou futures mamans, comment avez-vous vécu les premiers moments de bébé à la maison ?

Commentaires

  1. Je suis contente de lire ton article ... Je ne suis pas maman mais j'envisage très sérieusement une grossesse et je commençai à flipper tellement la toile regorge d'articles sur "l'après-accouchement", les non-dits sur la parentalité, celles qui ont eu le baby blues, celles qui ont eu pleins de soucis médicaux ... Honnêtement, je me suis posée des questions sur mon projet donc merci pour ton témoignage !

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    1. Contente d'avoir pu te rassurer...
      Certes, il faut garder dans un coin de sa tête que le baby-blues, les problèmes médicaux, les RGO, les BABIES etc. existent, mais que ce ne sont pas non plus un passage obligé pour tous les bébés et leur maman...

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  2. Et pourtant, baby blues et retour à la maison vont plutôt de pair non? Simple question d'hormones qui se signalent peu (coup de bol) ou de manière plutôt fracassante. Je comprends un peu les mamans qui racontent leurs mésaventures sur leur blog façon journal intime histoire d'y trouver éventuellement un peu de solidarité. Mais je dis ça...c'est sans jamais avoir lu de témoignage extrême comme ceux dont tu parles ici, j'avoue :-) Je n'avais vécu aucune "émotion" particulière pendant ma grossesse (style larmes pour rien, fringales etc), je m'attendais donc à traverser cette petite déprime sans réel souci et POURTANT! J'ai vécu les premières semaines de notre vie à trois dans un brouillard épais, je pleurais non-stop, j'étais en panique pour tout et rien, je n'étais pas plus crevée qu'une autre maman, j'avais un soutien énorme puisque mon homme était en congé, ma fille allait bien (allaitement-galère au début mais une conseillère en lactation a réparé les dégâts causés par les sales-femmes de ma maternité à la noix). Bref tout ça n'avait aucun sens. Je perdais le contrôle de moi-même, j'ai cru devenir folle, vraiment. La brume s'est dissipée autour de la troisième semaine mais il m'en a fallu bien plus pour être super à l'aise avec ma toute petite.
    Résumé du pavé: parfois le babyblues est parfois tellement brutal qu'on a beau s'être cultivée tout ce qu'on pouvait (Isabelle Brabant fut mon Dieu Vivant et ma Bible), que rien ne peut nous préparer à une telle violence mais je comprends tout-à-fait le scepticisme d'une maman qui ne l'a pas vécu "à un tel degré".
    Paradoxalement je n'ai jamais voulu balancer mon bébé par la fenêtre^^ Je me serais coupée en 8 juste pour être certaine qu'elle aille bien. A la mat' elles m'avaient dit que je reconnaîtrais vite ses pleurs de faim, de douleur, de besoin de tendresse etc ben comme quoi ça ne fait pas loi puisque je n'ai jamais pu faire cette différence.

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    1. Le baby blues, je l'ai eu pour ma part à la maternité (mais j'y suis restée 5 jours aussi), avec cette phase affreuse où le lait monte et les hormones redescendent + les sage-femmes et puéricultrices qui disent tout et son contraire et te donnent l'impression d'être minable.
      J'avoue que j'ai été vraiment heureuse de rentrer chez moi, et je n'ai pas eu cette sensation de brouillard dont tu parles.
      Avec un accouchement imminent, on verra bien comment va se passer ce deuxième post-accouchement !!

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  3. J'aimerais être "dans ton camp" mais jevfais partie des mamans qui ont teouvé ça très très difficile les débuts. Je ne voudrais pas revivre les premiers mois avec Mini. Je redoute d'ailleurs les trois (voire 7) premiers avec don frère. Peut etre que ce sera différent et je changerai de point de vue? J'espère car le babyblues, le RGO, l'IPLV, etc. c'était vraiment éprouvant.

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    1. Attention, je ne dis pas que ça n'existe pas, et je ne parle pas de camp. Ce que je veux dire, c'est que l'après-accouchement ne se passe pas forcément toujours mal...
      J'espère aussi que pour ton petit deuz, ça ira mieux que pour Dali (et je me souhaite aussi que ça se passe bien !) ;-)

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